
Près d’1 enfant sur 10 souffrirait d’un manque de vitamine B12, parfois sans le savoir. Fatigue, irritabilité, troubles de la concentration… Famille végétarienne, flexi ou omnivore : voici les bons réflexes pour protéger vos enfants, et dans certains cas, connaître les bonnes données pour ouvrir le dialogue.
Pourquoi la vitamine B12 est essentielle pour vos enfants ?
Chez l’enfant et l’adolescent, la vitamine B12 participe au développement neurologique, à la formation des globules rouges et au maintien de l’énergie au quotidien.
Une vitamine clé pour son cerveau et sa croissance
Chez l’enfant comme chez l’adolescent, la vitamine B12 joue un rôle fondamental dans le développement neurologique. Un enfant a besoin d’environ 0,5 µg à 0,8 µg de vitamine B12 par jour selon son âge, et jusqu’à 2,4 µg/j à l’adolescence. Elle soutient les fonctions cognitives : mémoire, concentration, humeur. La B12 intervient dans la maturation du système nerveux. Sans un apport suffisant, certains processus peuvent être ralentis, affectant la scolarité ou le bien-être global.
Un rôle vital dans la formation des globules rouges
La B12 participe activement à la fabrication des globules rouges, ces cellules qui transportent l’oxygène dans tout le corps. Une carence, même modérée, peut entraîner une anémie, provoquant fatigue, vertiges et baisse d’attention. Chez les plus jeunes, ces signes passent parfois inaperçus ou sont attribués au stress ou à une phase de croissance, d’où l’importance de rester vigilant.
Repérer une carence en B12 : les symptômes à surveiller
Les signes de carence en vitamine B12 peuvent être discrets au début, mais s’installent progressivement si l’apport reste insuffisant. Les reconnaître tôt permet d’agir avant que la fatigue ou les troubles plus sérieux ne s’installent.
Symptômes physiques : quand le corps tire la sonnette d’alarme
Fatigue persistante, pâleur, essoufflement à l’effort… Ces signes peuvent évoquer une simple baisse de régime. Pourtant, ils sont souvent liés à une carence en B12. Le manque de globules rouges ralentit l’oxygénation du corps, et l’enfant peut sembler apathique, manquer d’endurance ou se plaindre de maux de tête répétés.
Signes neurologiques et cognitifs : symptômes souvent ignorés
Troubles de l’attention, mémoire floue, irritabilité ou difficulté à se concentrer en classe… Une carence en B12 peut aussi impacter le cerveau. Chez les adolescents, ces symptômes passent parfois inaperçus ou sont confondus avec un mal-être passager. Un repérage précoce permet d’agir avant qu’ils ne s’installent durablement.
Un dosage simple pour lever le doute
En cas de doute, un bilan sanguin peut confirmer ou écarter l’hypothèse. Votre médecin traitant pourra prescrire un dosage de la vitamine B12, voire des examens complémentaires comme l’holo-transcobalamine ou l’acide méthylmalonique si nécessaire. Mieux vaut prévenir que guérir, surtout quand il s’agit de la santé de vos enfants.
Adolescents et alimentation végétarienne : une vigilance nécessaire
Adopter un régime végétarien à l’adolescence peut sembler anodin, mais cette période de croissance rend l’équilibre nutritionnel particulièrement sensible. Une vigilance accrue s’impose, surtout concernant les nutriments indispensables comme la vitamine B12.
Une tendance qui séduit… parfois sans la supplémentation
De plus en plus d’adolescents choisissent de réduire, voire d’arrêter, leur consommation de viande. Souvent par conviction éthique ou écologique, mais parfois simplement parce que c’est « à la mode ». Si cette démarche peut être positive, elle comporte aussi des risques lorsqu’elle n’est pas accompagnée d’un bon suivi nutritionnel, notamment en vitamine B12.
Pourquoi le risque de carence augmente chez les jeunes végés
La B12 est absente des végétaux. Chez les adolescents végétariens ou végans, il est donc essentiel d’intégrer des sources alternatives : œufs, produits laitiers, aliments enrichis, voire compléments. Sans cela, une carence peut s’installer en quelques mois, avec des conséquences insidieuses sur l’énergie, les performances scolaires ou l’humeur.
Le rôle des parents dans l’équilibre alimentaire
Accompagner un jeune dans sa transition alimentaire, c’est aussi l’aider à comprendre ce que son corps réclame. Un simple rappel sur les besoins en B12, les bonnes sources et les réflexes à adopter peut faire toute la différence. L’idée n’est pas de freiner son engagement, mais de le guider vers un mode de vie végétarien sain et complet.
Où trouver la B12 : les bons apports pour chaque profil

Les besoins en vitamine B12 varient selon les habitudes alimentaires, mais la source reste toujours la même : l’alimentation ou, si nécessaire, la supplémentation. Cette vitamine, essentielle à la croissance et au bon fonctionnement du système nerveux, ne se trouve naturellement que dans les produits d’origine animale. Identifier les bonnes sources selon chaque profil permet d’éviter toute carence, surtout pendant l’enfance et l’adolescence.
Les sources animales : un apport naturel pour les omnivores
La vitamine B12 se trouve principalement dans les produits d’origine animale : viandes, poissons, fruits de mer, œufs et produits laitiers. Dans une alimentation classique, ces aliments suffisent généralement à couvrir les besoins, à condition d’être consommés régulièrement. L’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) rappelle d’ailleurs que la viande, le poisson et les œufs représentent les principales sources biodisponibles naturelles de B12 chez l’être humain (EFSA, 2015).
Végétariens et flexitariens : miser sur la variété et les œufs
Les familles qui ont réduit leur consommation de viande sans l’exclure totalement peuvent combler leurs besoins grâce aux œufs, aux fromages, au lait et au skyr. Une bonne diversité et une fréquence adaptée suffisent souvent à maintenir un taux de B12 optimal, surtout chez les enfants et adolescents en croissance.
Végans : supplémentation, compléments et aliments enrichis obligatoires
Pour les familles végans, les compléments alimentaires sont incontournables. Des produits enrichis existent (certaines boissons végétales, céréales, levures nutritionnelles), mais ne suffisent pas toujours à couvrir 100 % des besoins. Une supplémentation régulière et adaptée à l’âge est indispensable pour éviter tout risque.
Alimentation végétarienne : comment éviter la carence ?
Adopter une alimentation végétarienne, c’est faire un choix conscient, mais aussi un engagement envers son corps. Pour qu’il reste en pleine forme, il suffit de connaître les bons gestes : repérer les aliments enrichis, varier les repas et préserver le plaisir de manger.
Les produits végétaux enrichis à privilégier
Si votre enfant ne consomme pas ou peu de viande, pas d’inquiétude : de nombreux produits végétaux sont désormais enrichis en vitamine B12. Les laits végétaux (soja, avoine, amande), certaines céréales du petit-déjeuner, ou les levures nutritionnelles sont d’excellentes options. Vérifiez bien les étiquettes : le taux de B12 doit être précisé, et une consommation régulière est nécessaire pour couvrir les besoins.
Exemples de petits déjeuners et repas végétariens riches en B12
Un petit déjeuner équilibré peut inclure un bol de flocons d’avoine avec lait végétal enrichi, une banane, un jus d’orange pressé et une tartine de pain complet avec margarine végétale enrichie. Pour le déjeuner, pensez aux œufs, au fromage, aux plats à base de légumineuses accompagnés de levure enrichie ou d’un dessert lacté. Il s’agit d’optimiser chaque repas sans renoncer au plaisir ni à la diversité.
Compléments alimentaires : quand sont-ils indispensables ?
Quand l’alimentation ne suffit plus, les compléments prennent le relais. Leur rôle : protéger durablement l’équilibre de l’organisme et soutenir la vitalité au quotidien.
Dans quels cas une supplémentation est-elle nécessaire ?
Lorsque l’alimentation ne couvre pas les besoins en B12, notamment chez les enfants végans ou ceux présentant des troubles digestifs chroniques (Crohn, maladie cœliaque, etc.), la supplémentation devient indispensable, vitale. Des symptômes comme une fatigue anormale ou des troubles neurologiques doivent alerter.
Comment choisir un bon complément pour un adolescent ?
Optez pour des compléments adaptés à l’âge et aux besoins de votre enfant. La forme la plus courante est la cyanocobalamine, bien tolérée et efficace. Les pastilles à croquer ou les gouttes sont pratiques à administrer. En cas de doute, demandez conseil à un professionnel de santé avant de démarrer une cure prolongée.
Faire le bon choix pour vos enfants : habitudes simples au quotidien
Prévenir la carence en B12 passe avant tout par des habitudes simples et constantes. Quelques réflexes quotidiens suffisent à préserver l’équilibre nutritionnel des enfants.
Inclure la B12 dans les menus sans prise de tête
Inutile de repenser entièrement vos repas. Quelques ajustements simples suffisent : ajouter un laitage, un œuf, un produit enrichi ou une cuillère de levure dans les plats, selon les préférences de votre enfant. Ce sont ces gestes réguliers, plus que des régimes stricts, qui assurent une couverture optimale des besoins en B12.
Éduquer sans culpabiliser : sensibiliser sans imposer
Le sujet de l’alimentation peut vite devenir conflictuel, surtout à l’adolescence. L’essentiel est d’informer, d’expliquer les enjeux sans dramatiser. En rendant votre enfant acteur de son bien-être, vous l’aidez à faire des choix éclairés et à maintenir une bonne santé sur le long terme, quelle que soit son alimentation.
Et vous, savez-vous si vos enfants mangent suffisamment équilibré, sans carence en vitamines essentielles ? Découvrez notre guide complet sur les vitamines indispensables à la croissance.
Sources
EFSA — Dietary Reference Values for cobalamin (vitamin B12), EFSA Journal 2015.
NIH / ODS — Vitamin B12 Fact Sheet (Consumer & Health Professional).
NHS — Vitamin B12 or folate deficiency (symptoms, diagnosis, treatment).
NICE — Active-B12 assay guidance (holo-transcobalamin diagnostic).
Revue / études sur prévalence en enfants (exemples) : Melaku et al. 2024 (revue)